Afin d’infléchir la courbe de ses émissions de gaz à effet de serre, le Groupe s’est doté d’objectifs ambitieux. Ils s’accompagnent d’un plan d’actions pour réduire l’impact de ses activités et celles de ses clients par des solutions concrètes.
Par Émilie Dupas

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SPÉCIAL RSE

« Chez Bouygues, nous répondons à des besoins essentiels : se loger, se déplacer, communiquer, s’informer et se divertir. Indispensables, ils perdureront mais c’est la façon de les adresser, nos manières de travailler, la nature des produits et services que nous offrons qui évoluent (…) Les transformations énergétique, digitale et industrielle sont en cours et nous devons les accompagner. C’est la raison de l’acquisition d’Equans, leader dans l’énergie et les services qui nous apporte des solutions complémentaires » explique Edward Bouygues, Directeur général délégué du groupe Bouygues, en charge du développement télécoms, de la RSE et de l’innovation dans un entretien sur la RSE et le climat.

Des transformations nécessaires puisque l’augmentation toujours croissante de la concentration de CO2 dans l’atmosphère participe au réchauffement climatique. Ce phénomène pèse sur les écosystèmes et menace également la paix sociale et l’économie dans son ensemble. Selon les experts scientifiques, contenir la hausse des températures à + 1,5 °C n’est plus une option mais un impératif, et cet objectif mobilise l’ensemble de la société, y compris les entreprises.

« Une inaction nous mènerait à 2°C en 2050 et de 2,5°C à 3°C à la fin du siècle. Une action plus efficace peut stabiliser le phénomène dans vingt ans, évitant des catastrophes pour les écosystèmes, la biodiversité, la sécurité alimentaire, les infrastructures, la santé. Agir sur les émissions et s’adapter est essentiel. La mutation de toute activité anthropique est essentielle » alerte Valérie Masson-Delmote Paléoclimatologue dans un entretien sur la RSE et le climat.

La première démarche du Groupe a été de reconnaître très tôt l’impact de son empreinte carbone et le rôle qu’il peut jouer en faveur du climat. Il a engagé une démarche de décarbonation depuis plus de quinze ans, se positionnant en pionnier dans la conception de bâtiments à énergie positive et dans des programmes de rénovation énergétique de grande ampleur pour le résidentiel ou le tertiaire. « Dès 2011, nous avons conçu le premier bâtiment à énergie positive, évoluant vers le bâtiment hybride à économie positive, alliant performance environnementale et rentabilité́ » précise Edward Bouygues.

Nos collaborateurs sont notre principal atout pour imaginer des solutions à impact positif 

Edward Bouygues

Directeur général délégué, développement télécoms, RSE et Innovation

Dès 2020, il s’est doté d’une stratégie climat, adossée à une enveloppe de dépenses de 2,2 milliards d’euros pour la période 2022-2024. En ligne avec les Accords de Paris (2015), ces objectifs engagent chacun des Métiers à réduire ses émissions de gaz à effet de serre pour les scopes 1,2 et 3 amont (3a) et aval (3b)1, afin de piloter sa trajectoire globale à horizon 2030.

En 2022, le Groupe a obtenu la note B du CDP Climat qui distingue les entreprises les plus actives dans la lutte contre le changement climatique, ce qui le place au-dessus de la moyenne mondiale des entreprises de la construction. D’ici les douze prochains mois, cinq des six Métiers de Bouygues auront fait valider leurs objectifs de décarbonation par le SBTi (Science Based Target initiative)2 et Equans aura mesuré son empreinte carbone mondiale afin de préciser les éléments de sa stratégie climat.

1. Hors Equans.

2. Initiative qui est le fruit d’un partenariat entre Carbon Disclosure Project (CDP), le Pacte mondial des Nations Unies, le World Resources Institute (WRI) et le Fonds mondial pour la nature (WWF). Le SBTi vérifie l’adéquation des objectifs de réduction des gaz à effet de serre que se fixent les entreprises avec les données de la science climatique.

Mais au-delà des indicateurs, c’est une transformation du Groupe et de ses Métiers qui est en marche, ouvrant la voie vers de nouveaux modèles économiques plus durables. Comme l’écrit Valérie Masson_Delmote « Le potentiel existe pour réduire les émissions mondiales de moitié d’ici à 2030 grâce à l’innovation, l’efficacité énergétique et la préservation des écosystèmes. ».

Une position très largement partagée par Edward Bouygues et le Groupe « L’innovation est essentielle pour répondre aux besoins de nos clients, de la société et des territoires. Accélérer la réponse au changement climatique, adopter les nouvelles tendances et les usages émergents, s’approprier les mutations technologiques et développer des modèles commerciaux durables sont des priorités. Nos collaborateurs sont notre principal atout ».

1. Scope 1 : émissions directes de l’entreprises ; scope 2 : émissions indirectes liées aux consommations énergétiques ; scope 3a : les émissions carbones de l’ensemble de la filière amont concourant à la production de l’entreprise (ex : fournisseurs) ; scope 3b : les émissions carbones liées à la commercialisation et à l’usage des produits ou services de l’entreprise. Ce scope concerne à date uniquement Bouygues Immobilier, Bouygues Telecom et Bouygues SA.

Le secteur de la construction est responsable d’environ 30 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales1 et concentre 94 % des émissions du groupe Bouygues. Il est donc identifié comme l’un des principaux leviers pour atteindre les objectifs que s’est fixé le Groupe dans le cadre de sa stratégie climat.

À chaque étape du cycle de vie d’un projet, de sa conception à sa réalisation, en passant par son exploitation, sa maintenance ou sa réhabilitation, Bouygues Construction, Bouygues Immobilier et Colas mettent en oeuvre des solutions durables, avec le plus faible impact environnemental possible. L’effort porte également sur l’utilisation de matériaux biosourcés et le lancement de démarche d’économie circulaire Les performances énergétiques des bâtiments sont optimisées.

Le Groupe déploie également des solutions de mobilité douce (métro et tramways, pistes cyclables, bornes de recharge de véhicules électriques, stations d’hydrogène vert…) et participe au développement d’infrastructures d’énergies bas carbone partout dans le monde (projets éoliens en mer, parcs photovoltaïques, centrales nucléaires de dernière génération).

1. Source : Agence internationale de l’énergie.

2,2 M€

dédiés à la réduction de l’empreinte carbone (2022-2024)

17 000

collaborateurs formés à la fresque du climat par 400 animateurs

30%

des cadres dirigeants ont participé à la formation Prospérité sans carbone à fin 2022

Proposer des réponses opérationnelles aux bâtiments, aux villes, aux industries pour réaliser des économies d’énergie : voilà l’un des principaux champs d’actions d’Equans (lire p. 100). L’entreprise vise également à développer l’électrification des usages, comme pour le nouveau métro de Montréal (lire p. 106), et à se renforcer sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’énergie en développant des infrastructures d’énergie renouvelables.

L’empreinte carbone de TF1 est faible du fait de son activité mais le groupe de médias s’engage dans la sensibilisation du public via des programmes dédiés. Il entend également développer l’éco-production. Pour sa part, Bouygues Telecom tend à améliorer les performances énergétiques de ses sites et à favoriser l’écoconception ou bien le reconditionnement des smartphones.