Partenariat

Avec la collaboration de six athlètes ambassadeurs handisport,
Bouygues SA et les cinq Métiers ont mis en commun leurs ressources pour renforcer l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le Groupe.
Parole aux champions.

Écrit par Céline de Buttet, Laura Franchet, Isabelle Godar et Grâce Noyal

Depuis plusieurs années déjà, les 5 Métiers du Groupe développent leur politique handicap.
En 2021, pour atteindre de nouveaux objectifs, le Groupe a souhaité s’appuyer sur une démarche fédératrice. Son nom : Starting B en référence aux starting-blocks qui aident les athlètes à s’élancer dans leur course et au B de Bouygues puisque c’est le Groupe entier qui porte le projet. Associée à la signature « changeons notre regard sur la handicap », cette initiative souhaite mettre en avant des valeurs telles que le dépassement de soi, la persévérance et le courage. Lancée le 27 juillet 2021 pour un an, elle structure désormais les actions de sensibilisation menées sur le handicap avec la collaboration de six athlètes paralympiques de haut niveau : Nantenin Keita, Gwladys Lemoussu, Trésor Gautier Makunda, Typhaine Soldé, Claire Supiot et Yvan Wouandji.

+1900

Collaborateurs en situation de handicap*

71

Recrutements de collaborateur en situation de handicap*

3,5

Millions d’euros réalisés avec les Esat (établissements et services d’aide par le travail) ou EA (Entreprises adaptées)*

*Périmètre, Groupe, France, 2020

“À travers ces athlètes, les cinq Métiers et Bouygues SA parlent d’une même voix sur le sujet du handicap. Chaque Métier, au regard de sa culture, de ses valeurs, de ses enjeux, a choisi l’athlète avec lequel il souhaitait nouer un partenariat d’un an. Ces nouveaux ambassadeurs handisport incarnent, par leur personnalité et leur par¬cours, l’impulsion et l’ambition que le Groupe entend donner à sa politique handicap.”

Sandrine Flimon

directrice adjointe Diversité chez Bouygues

Tandis que chaque entité du Groupe apporte un soutien financier aux sportifs pour faciliter notamment leurs entraînements ou l’achat de matériel spécifique, les athlètes inspirent les collaborateurs du Groupe à travers des événements et prises de parole visant à les sensibiliser au handicap.

Des actions relayées sur les réseaux sociaux. Les objectifs sont multiples : accroître le nombre de recrutements de personnes en situation de handicap, encourager les collaborateurs qui ont besoin d’aménagement de poste à se déclarer, et augmenter le recours aux entreprises du secteur protégé. Tous espèrent poursuivre l’aventure aussi longtemps que possible, avec en ligne de mire les Jeux paralympiques de Paris en 2024.

Changer le regard des autres

Handicapée de naissance, je me suis toujours trouvée normale. C’est le regard des autres que j’aimerais changer. J’ai un bras en moins, comme d’autres ont les yeux verts.

En 2010, Gwladys participe avec son club de natation à l’épreuve de natation du triathlon de La Baule. Un an plus tard, elle est sur la ligne
de départ de ce même triathlon et, en 2012, débute les compétitions à l’international. Championnats d’Europe et championnats du monde handisport se succèdent jusqu’aux Jeux paralympiques de Rio en 2016, où Gwladys décroche la médaille de bronze, la première pour la France en para-triathlon. Cette même année, elle intègre le bataillon de Joinville, l’unité militaire de l’Armée française constituée de sportifs de haut niveau. Cinq ans et de nombreuses compétitions plus tard, la Vendéenne originaire de Saint-Jean-de-Monts s’envole pour Tokyo. Malgré une épreuve difficile, elle se bat jusqu’au bout. Déçue de sa performance, elle garde néanmoins de ces jeux le doux souvenir du pré-camp au Mont Fuji: une semaine pour s’acclimater et s’entraîner, loin de la frénésie du village olympique. Depuis, la trentenaire a repris ses interventions dans les écoles et les entreprises, heureuse de faire découvrir son sport et de briser le tabou du handicap.

Gwladys Lemoussu

athlète soutenue par Colas. Triathlon.

Dans la foulée de Carl Lewis

“Mon plus beau souvenir reste le podium du 400 mètres lors des Jeux paralympiques de Londres, devant mes proches et dans un stade rempli.”

Trésor rêvait de devenir champion d’athlétisme comme son idole Carl Lewis. Né au Congo, on lui diagnostique une cataracte à l’âge de 3 ans. “C’est en arrivant en France trois ans plus tard que j’ai pris progressivement conscience de mon handicap.” Trésor parvient à suivre une scolarité quasi-normale et intègre un club d’athlétisme en région parisienne, alors que les sections handisport n’existent pas encore. En 2004, il participe pour la première fois à une compétition internationale et remporte une médaille d’argent aux Jeux paralympiques d’Athènes. Suivront 11 autres médailles en courses de 100, 200 et 400 mètres dans des compétitions officielles. “Mon plus beau souvenir reste le podium du 400 mètres lors des Jeux paralympiques de Londres, devant mes proches et dans un stade rempli.” Surmontant une blessure, il accomplit une performance aux Jeux paralympiques de Tokyo en réalisant le meilleur chronomètre de sa carrière. En parallèle, Trésor est en charge des projets d’accessibilité à la SNCF. “Une personne handicapée a plus de chance de se retrouver au chômage. Je me rends compte de la chance que j’ai de pouvoir m’épanouir au travail et de penser à l’avenir Mon rêve serait de clôturer ma carrière àv40 ans avec une médaille aux Jeux paralympiques de Paris en 2024, devant ma femme et mes deux enfants.” L’aîné, âgé de 6 ans, a d’ailleurs rapporté une photo de son père à l’école : il veut faire de l’athlétisme comme son idole.

Trésor Gautier Makunda

athlète soutenu par Bouygues Telecom. Athlétisme.

Ne plus avoir peur du handicap

“Je comprends qu’un patron puisse être réticent à embaucher une personne en situation de handicap s’il n’en a jamais côtoyée auparavant. C’est pour ça qu’il faut confronter les gens au handicap afin qu’ils n’en aient plus peur.”

Yvan Wouandji, 28 ans, perd la vue à l’âge de 10 ans à la suite d’un décollement de la rétine. Il apprend le braille dans une école spécialisée et fait le choix de poursuivre sa scolarité dans un lycée ordinaire. Aujourd’hui, il achève un Master de journalisme. Déjà sportif, il découvre après son accident l’existence du cécifoot, une discipline qui se pratique à cinq contre cinq, sur un terrain réduit et avec un ballon sonore. L’entraîneur et le gardien sont les seuls voyants et orientent les joueurs dont les yeux sont bandés. ‘Ce sport me procure les mêmes sensations que le foot ordinaire à la différence qu’il y a plus d’interactions et de confiance entre les joueurs.” Si aux Jeux paralympiques de Tokyo, l’équipe de France termine 8e, Yvan n’est pas prêt d’oublier son but en or, inscrit en 2015 face à l’équipe d’Allemagne. Son action, qui avait fait un buzz médiatique, a mis en avant le cécifoot. Aujourd’hui, Yvan intervient régulièrement dans les entreprises, les écoles et les prisons pour parler de la différence et banaliser le handicap. Il a déjà été à l’honneur de plusieurs reportages du JT de TF1. ‘Je comprends qu’un patron puisse être réticent à embaucher une personne en situation de handicap s’il n’en a jamais côtoyée auparavant. C’est pour ça qu’il faut confronter les gens au handicap afin qu’ils n’en aient plus peur.”

Yvan Wouandji

athlète soutenu par TF1. Cecifoot.

Animée par l’envie de vaincre

“Je voulais démontrer qu’avec mon handicap, je pouvais faire des choses aussi bien, voire mieux que des personnes qui n’en avaient pas.”

Nantenin Keita, 36 ans, née déficiente visuelle, a découvert l’athlétisme au collège. Aimant dépasser ses limites et arriver première, elle est repérée à 15 ans par la Fédération française d’handisport et participe à sa première compétition internationale à 17 ans. En 2006, elle gagne le titre de championne du monde du 400 mètres malvoyant. “Je voulais démontrer qu’avec mon handicap, je pouvais faire des choses aussi bien, voire mieux que des personnes qui n’en avaient pas.” Pour elle, le partenariat avec Bouygues est une occasion de s’enrichir mutuellement. “Nous avons encore tout à faire, mais je peux faire de la sensibilisation auprès d’un plus large public.” Cette envie de vaincre est aussi présente dans ses engagements. Nantenin reprend l’association créée par son père [Salif Keita, chanteur d’origine malienne] qui lutte pour améliorer les conditions de vie au Mali des enfants albinos – comme elle et son père -, et œuvre pour accompagner les jeunes d’Afrique en situation de handicap à s’insérer par le biais du sport. Avec une conviction : “Il faut être dans l’inclusion et non dans l’insertion, et donner à tous l’occasion de vivre la même expérience”.

Nantenin Keita

athlète soutenue par Bouygues Construction. Athlétisme.

Replonger dans le grand bain

“J’ai vécu la finale du 100 mètres papillon avec un plaisir énorme. Il faut rêver très haut et continuer à y croire. »

Athlète olympique et paralympique, mère de trois grands enfants, jeune grand-mère… À 53 ans, Claire a déjà vécu mille vies. L’histoire débute à la section sport-études de Dinard, où la petite fille excelle en natation. Devenue membre de l’équipe de France, la jeune femme de 20 ans dispute le 200 mètres papillon aux Jeux olympiques de Séoul en 1988. Puis, elle délaisse les bassins pour prendre le temps d’élever ses enfants. Mais en 2009, rattrapée par la maladie de Charcot-Marie-Tooth, Claire se met à l’aquagym avec une amie. “Frédéric, mon compagnon, m’a alors demandé pourquoi je ne me remettais pas à la natation.” Défi relevé : entraînée par son frère Marc, Claire reprend entraînements et compétitions après plus de 25 ans de pause. Elle devient ainsi la première athlète française à passer des Jeux olympiques aux Jeux paralympiques et ce, dans la même discipline. Début août, après avoir embrassé sa petite-fille qui vient tout juste de naître, Claire part pour le Japon refermer cette boucle asiatique débutée à Séoul. “J’ai vécu la finale du 100 mètres papillon avec un plaisir énorme. Il faut rêver très haut et continuer à y croire. » De retour à Angers où elle est référente handicap pour le département du Maine-et-Loire et marraine de l’association Charcot-Marie-Tooth France, Claire a repris le chemin des bassins. Son objectif : les Jeux de Paris 2024, bien sûr.

Claire Supiot

athlète soutenue par Bouygues SA. Natation.

Casser l’image dégradante du handicap

“Aujourd’hui, j’accepte totalement mon handicap, je ne cache pas ma prothèse, au contraire. Je veux casser cette image dégradante du handicap en montrant qu’on peut réussir à être heureux. »

19 ans et un optimisme à toute épreuve. Amputée de la jambe à l’âge de 11 ans à la suite d’un cancer du pied, Typhaine pratiquait le handball mais avait du mal à accepter son handicap. C’est alors qu’en 2017, elle assiste à une journée de présentation de para-athlétisme avec Marie-Amélie Le Fur, athlète handisport multimédaillée olympique, également amputée de la jambe. Elle trouve sa voie en essayant le saut en longueur à l’aide d’une prothèse de course. ‘J’ai très vite souhaité faire de la compétition pour me prouver que je pouvais réussir ce que j’entreprenais.” L’étudiante en psychologie à Tours s’entraîne ainsi deux à quatre heures par jour. Être sélectionnée pour les Jeux paralympiques de Tokyo fut une belle surprise pour l’une des plus jeunes athlètes de la sélection française. ‘Pour la cérémonie d’ouverture, nous sommes arrivés dans un stade vide mais avec tout de même une sacrée ambiance. Et quand j’ai vu mon nom s’afficher sur les écrans du stade, j’ai pleuré de joie !” Typhaine aborde le partenariat avec Bouygues Immobilier comme un moyen de sensibiliser les entreprises au handicap afin que ce sujet ne reste pas tabou. ‘Aujourd’hui, j’accepte totalement mon handicap, je ne cache pas ma prothèse, au contraire. Je veux casser cette image dégradante du handicap en montrant qu’on peut réussir à être heureux.”

Thiphaine Soldé

athlète soutenue par Bouygues Immobilier. Athlétisme.