Décryptage

Colas a capitalisé sur son modèle décentralisé afin de s’adapter localement aux conséquences de la crise sanitaire. Avec une priorité partagée : assurer la sécurité et la santé de ses collaborateurs, tout en préservant les intérêts de l’entreprise.

Grâce Noyal

L’anticipation, maître-mot

Le comité de direction générale et l’ensemble des managers se sont mobilisés dès le début de la crise pour analyser la situation en temps réel, adapter l’organisation et décider des mesures appropriées pour préserver les collaborateurs et les intérêts de Colas. Des cellules de crise ont été mises en place dans chacune des filiales dès le début de la pandémie, en mars.

“Chez Colas, le modèle décentralisé a montré toute son efficacité, augmentée par notre dimension de grand groupe mondial. Chaque entité dans le monde a pu prendre des décisions adaptées à son contexte économique, réglementaire, sanitaire et culturel, tout en agissant de façon coordonnée là où cela avait du sens, sur l’approvisionnement en masques et en produits par exemple, mais également dans la détermination de règles communes.”

Frédéric Gardès

Directeur général de Colas

la sécurité avant tout

En France, les premiers chantiers de Colas avaient redémarré en avril. Avant le déconfinement, le 11 mai, plus de 80 % de l’activité avait repris, conformément aux prévisions. “Nous avons réfléchi à notre propre guide de procédures sanitaires, en parallèle de celui auquel travaillait l’OPPBTP, détaille Thierry Méline, directeur général France. Les deux protocoles sont assez semblables, mais nous allons plus loin sur certaines mesures, notamment concernant le port du masque que nous avons rendu obligatoire dans toutes les situations sur les chantiers. Son usage a également été imposé dans nos bureaux et nos sites industriels.”

Colas avait fait don d’une partie de ses stocks de masques aux hôpitaux à l’annonce du confinement. Les équipes ont dû en recommander, en s’appuyant sur la direction des Achats, qui a rapidement identifié des fournisseurs en Chine. Une logistique poussée a permis d’alimenter chaque agence en régions. Une usine a également été reconvertie pour la production de gel hydroalcoolique afin d’alimenter les sites français de Colas.

À l’international, en cas d’urgence médicale ou sécuritaire, les entités ont bénéficié d’un dispositif permettant d’évacuer les collaborateurs par avion en moins de 6 heures. Par ailleurs, Colas a veillé à informer ses équipes en permanence. Une adresse mail InfoCovid19 a ainsi été créée afin de traiter toutes les demandes émanant des collaborateurs dans le monde. Un benchmark permanent a été réalisé avec 47 grands groupes français et européens sur les process mis en place et les décisions prises dans le cadre de la crise : 14 sources d’information à l’échelle mondiale (privées, étatiques, institutionnelles) ont été passées en revue pour réaliser des points synthétiques sur la situation et son impact sur les activités.

+ de 80%

de l’activité des chantiers avait repris au déconfinement

– de 6H

pour évacuer un collaborateur par avion en cas d’urgence médicale ou sanitaire

14

Sources d’information
à l’échelle mondiale passés en revue pour réaliser les points sur la situation

À Los Angeles, respecter les consignes pour continuer d’avancer

Aux États-Unis, fortement touchés par la pandémie, les chantiers de construction, reconnus comme étant une activité essentielle, ne se sont jamais arrêtés. Colas y est présent dans 16 États. En Californie, sa filiale Sully-Miller Contracting, qui construit sur l’aéroport de Los Angeles une voie de circulation de 1,1 kilomètre. Avant même les autorités locales, dès le mois de février, les équipes ont appliqué scrupuleusement les consignes de sécurité sanitaire comme en témoigne Jim Oldham, responsable Sécurité :

“Le masque était difficile à porter pendant les premiers jours. Il a fallu s’y habituer, jusqu’à ce que tout le monde se rende compte de son importance. On le faisait pour nos familles, pour nos proches, pour ne pas les contaminer. C’est devenu une seconde peau et tout le monde l’accepte ainsi. Nous nous sommes rendu compte que c’était sérieux quand on nous a dit que notre industrie pourrait s’arrêter. Tellement de familles ont perdu leurs emplois à travers le pays. Nous avons eu de la chance d’être reconnus comme une activité essentielle.”