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UN ÉTABLISSEMENT à LA POINTE DE LA TECHNOLOGIE
Il est 17h en ce mois de septembre et les rues de Fitzrovia s’animent. Écoliers en uniforme, fashionistas au look détonnant, cols bleus et cols blancs se croisent sur les trottoirs de ce quartier central de Londres. Derrière un petit bâtiment de briques rouges abritant un pub, s’érigent les premiers étages du futur centre de protonthérapie de l’University College London Hospitals (UCLH). L’établissement, dont l’ouverture est prévue en juillet 2020, accueillera l’un des deux seuls centres britanniques bénéficiant d’une technologie de pointe dans le traitement du cancer. À quelques rues de l’actuel UCLH, Bouygues UK et Bouygues Travaux Publics réalisent au sein d’un groupement intégré la construction d’un nouveau bâtiment. Il hébergera 107 lits hospitaliers dans les niveaux supérieurs, et huit blocs opératoires ainsi qu’un centre de traitement du cancer par protonthérapie dans les sous-sols. Démarrés en 2015 avec les phases de démolition, de terrassement et de construction des fondations qui ont duré 18 mois, les travaux mobiliseront près de 400 collaborateurs en période de pointe.

EXCAVATION DE GRANDE AMPLEUR
En juin et juillet derniers, le cyclotron (l’accélérateur de particules qui produit les protons) ainsi que les équipements de l’une des quatre chambres de traitement ont été livrés sur le chantier. Spectaculaire par son poids (70 tonnes) par rapport à sa taille (celle d’une voiture), le cyclotron a parcouru 640 kilomètres depuis l’Allemagne, où il a été construit, avant d’être déposé dans son enceinte en béton, à l’aide d’une grue mobile de 750 tonnes. Du fait de l’emplacement en centre-ville de l’ouvrage, des contraintes de place associées et des caractéristiques de la technologie de protonthérapie, le centre de traitement prend place dans la partie souterraine de l’ouvrage1. “Il s’agit de la plus importante excavation de cette profondeur jamais réalisée à Londres”, précise Charles Pérès, directeur du projet.
Près de 80 000 mètres cube de matériaux ont été extraits lors du creusement de ce gigantesque trou de la taille de 650 bus londoniens !
1. L’expertise de Bouygues Travaux Publics en matière de génie civil a permis de mener à bien l’excavation en grande profondeur de la partie souterraine du projet.



L’environnement, très urbanisé, et la proximité avec les bâtiments voisins n’a pas rendu la tâche facile aux équipes de Bouygues Travaux Publics à la manœuvre. “Nous avons creusé le sous-sol jusqu’à une profondeur de 28 mètres, en passant sous la nappe phréatique et à seulement 10 mètres d’une ligne de métro. Pour atteindre une telle profondeur, nous avons dû construire une paroi moulée soutenue par quatre niveaux de butons2”, ajoute Steve Meecham, responsable des travaux de génie civil. À cet effet et aussi pour répondre aux besoins d’absorption des rayonnements produits, des murs et des dalles en béton de grande épaisseur, jusqu’à 2,50 mètres, ont été installés autour du cyclotron. “La quantité de béton par surface de plancher utilisée est gigantesque, avec 80% du volume situé dans les niveaux inférieurs du bâtiment. C’est comme si l’on y construisait une mini centrale nucléaire.”
2. Élément d’étaiement en londres ou en métal, utilisé en particulier dans les blindages de fouille et les soutènements provisoires.

chez Bouygues UK

COORDINATION SANS
FAILLE
Des lignes entières de tuyauteries sont disposées de part et d’autre des couloirs dans les étages inférieurs, dans l’attente d’être installées. Au total, ce sont plus de 8 kilomètres de tuyaux et un grand nombre de conduits électriques qui seront incorporés dans la structure en béton pour répondre, entre autres, aux besoins de refroidissement colossaux requis pour le fonctionnement du cyclotron et des chambres de traitement. Il a fallu prendre en compte la livraison et la mise en place des derniers équipements de protonthérapie, de façon à perturber le moins possible les autres activités du chantier. Compte tenu du nombre d’opérations simultanées à mener et de la diversité des travaux, une maquette numérique a été mise en œuvre pour faciliter la coordination entre les différents intervenants. “Nous avons été novateurs en mettant en œuvre dès le début une version très avancée de la maquette numérique, développée de la 3D jusqu’à la 6D. Cette dernière sera utilisée pour la maintenance de l’ouvrage, explique Gérald Farque, directeur Grands projets chez Bouygues UK. Une utilisation vouée à se généraliser dans l’industrie dans les années à venir.” Sur ce chantier complexe, l’engagement des équipes de Bouygues Construction est total. Comme le résume Charles Pérès : “Œuvrer pour un projet qui vise à améliorer les chances de guérison de jeunes patients est un privilège en même temps qu’une source de motivation partagée par tous.”
Deux questions à...
